vendredi 26 juillet 2013

Du 7 au 13 Juillet - Un petit bout de Russie

Par Auré

On nous avait promis l'enfer. Ce fameux passage frontière entre la Géorgie et la Russie, tantôt ouvert, tantôt fermé, selon les relations plus ou moins houleuses entre les deux pays. Lieu d'où émane les plus folles rumeurs, une seule nous a été confirmé; les géorgiens n'ont pas le droit de pénétrer sur le territoire russe par celle-ci, alors que les russes créent un embouteillage monstre pour venir en Géorgie. La géopolitique et ses mystères...




D'enfer, il n'en fût pas question. Après s'être faufilés entre les camions, nous rejoignons la file des "étrangers" désireux de rentrer sur le territoire. Nos visas, pris à l'avance à Paris, passent impeccables. Pour l'enregistrement des motos, il faut remplir un feuillet en double exemplaire, tout en cyrillique. Arrivés devant le bureau, charme naturel agissant, les deux douanières nous remplissent spontanément ce fameux formulaire. Pour le coup, on s'en sort à merveille.

Pendant qu’Émilie termine la paperasse avec un vieux douanier tout lent, on nous demande d'ouvrir les valises des motos, pour jeter, plus que furtivement, un coup d'œil. Cette fameuse frontière, tant redoutée, se termine par des discussions sur les motos et sur notre voyage, il y a pire comme moment à passer!!

Après une étape à Vladikavkaz, nous continuons notre remontée. La journée est brûlante, ça chauffe sous le casque. Des cultures à perte de vue et pas un arbre à l'horizon. Aucun panneau n'est traduit, ce qui rajoute un peu de piment à la chose. Nous faisons halte à Elista, ville de tous les contrastes. Nous sommes, sans le savoir, en pleine Kalmoukie, région de Russie peuplée par de lointains descendants de tribus mongoles. Il n'y a rien à 150 km à la ronde et nous arrivons dans un endroit où se mêlent pagodes et statues de bouddhas. Quel choc!!

Nous quittons le lendemain ce "monde parallèle", et remontons sur Volgograd (ex Stalingrad), lieu chargé d'histoire. Le problème quand on veut visiter les grandes villes, c'est de trouver un endroit sûr pour les motos. Ce sera chose faite (merci internet), chez Sergueï, qui propose quelques chambres avec kitchenette, à un prix très abordable pour un logement en ville. Sergueï, qui parle un peu anglais, nous donne également quelques tuyaux pour nos visites. Il est assez rare, pour l'instant, de trouver des russes qui parlent un peu anglais. Par contre en aucun cas ils ne baisseront les bras si ils te viennent en aide pour quelques raisons que ce soit. On y arrive toujours par des signes ou des dessins.

En se baladant en fin d'après-midi, je trouve enfin des bretelles pour mon pantalon moto trop grand. Dans ce magasin, dédié aux sports natures et camping, nous nous retrouvons dans le rayon chasse et son armurerie. A priori, la chasse aux dinosaures est toujours d'actualité en Russie au vu de l'arsenal impressionnant qui est proposé à la vente...!!

Allez une petite bière pour la forme (ou pour les formes, au choix!!).


Sur les conseils de Sergueï, nous laissons les motos chez lui, et prenons le tramway qui nous dépose en plein centre ville pour à peine 12 roubles par personne ( moins de 30 centimes d'euros!).


Au centre de Volgograd se trouve l'Allée des Héros. Elle commence par les escaliers de la Volga et se termine par un obélisque où brûle en son pied un feu permanent en l'honneur des soldats de la bataille de Stalingrad.


 En voyant cela, votre estomac se noue quelque peu. Plus familièrement, ça prend aux tripes...


L'obélisque et le feu permanent.



Les escaliers qui descendent sur une rive de la Volga.




Nous poursuivons par la visite du musée dédié à la bataille de Stalingrad.


C'est un petit bout d'Histoire de France qui se trouve ici, avec quelques écrits, des objets de soldats français.




Également des restes de l'armée allemande.



De nombreux véhicules, uniformes et armes lourdes...











Les ancêtres de nos KTM...(ça manque un peu de orange, non?)



A l'extérieur du musée se trouvent plusieurs chars.



Les ruines de la Maison Pavlov, haut lieu de résistance durant la bataille de Stalingrad.


Attenant au musée, le moulin est quasiment le seul bâtiment de la ville à avoir résisté aux bombardements.



La journée passe à une vitesse folle, tant et si bien que nous n'avons pas le temps de tout faire. Décision est prise de rester un jour supplémentaire.
C'est que nous avons nos petites habitudes maintenant. Notre tramway du matin...


Direction aujourd'hui le Kourgane Mamaïev, colline où eu lieu les plus féroces batailles de Stalingrad.



Sur le chemin menant au sommet, des fresques, des soldats sont gravés sur d'anciens murs. C'est très bien fait et très impressionnant.













De nombreuses statues agrémentent la montée.



 Vladimir Ilitch dit Lénine.


Une enceinte circulaire en l'honneur des soldats est établie sur la colline. Sur les murs sont gravés des milliers de noms. Nous assistons à la relève de la garde, le pas de l'armée russe est impressionnant.


Une église est également présente.


Au sommet de la colline se trouve la statue de la Mère Patrie. Haute de 52 mètres, celle-ci appelle au combat.





Ces quelques jours d'Histoire ont été vraiment plus qu'intéressants. Sans être fan des villes en général, Volgograd est très agréable.

Depuis quelques temps, Jean-Chris souffre d'une épaule. Sergueï nous traduit quelques phrases afin qu'il puisse se faire ausculter. De retour de "l'hôpital" du quartier, quelques anti-inflammatoires en poche, nous décidons de rester quelques jours de plus afin d'observer une période de repos. Il vaut mieux être prudent, pas moins de 5000 km nous attendent pour tenter d'atteindre le lac Baïkal.

Les journées sont plus que tranquilles du coup, on fait la lessive, lecture pour certains. Je vais au Décathlon de Volgograd (eh oui!!) chercher une carte routière et des ponchos (marre de se tremper). Il y a comme un petit air de France dans ce magasin...

3 commentaires:

  1. ça fait un peu peur ,ce musée et c'est statues ,mais je suis contente de voir des photos de vous trois ,bisous maman catounette

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  2. C'est une page d'Histoire que vous nous faîtes partager.On comprend l'émotion qui se dégage d'un tel lieu de combats et de souffrances.
    Ceci mis à part, quelques réflexions me viennent à l'esprit : Les barbes poussent !!! Mais, me direz vous, au pays des Scythes, les braves devaient être barbus...alors, je m'incline devant les traditions séculaires !!
    Ensuite : mais, pourquoi donc faire autant de kilomètres pour aller chez Décathlon ??
    Je vous embrasse très fort tous les trois.

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  3. bravo ! article passionnant!!! bonne continuation
    laurent ( le voisin à calenzana)

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