mardi 22 octobre 2013

Du 03 au 17 Octobre - Angkor...de la boue!

Par Glouglou, le roi de la Gadoue

Dernier jour sur nos visas, mais également pour l'admission temporaire des motos sur le territoire thaïlandais, autant le dire, pas le droit à l'erreur aujourd'hui.
Nous quittons à regrets la belle Koh Chang, l'île de l'éléphant, et son ambiance plus que relaxante. Le fait d'être "hors saison" apporte un certain calme, tout le monde est plus posé; le revers de la médaille étant que nous n'avons jamais eu un grand et beau soleil. Personnellement, je préfère un peu de grisaille à une foule trop dense.
Nous sommes redevenus îliens l'espace de quelques jours et repartons vers le "continent".
Direction donc l'embarcadère, la traversée dure 45 minutes pour 80 Baht/pers ( env 1€90 ) et 40 Baht pour la moto ( env 0€95 ).





Cap Sud-Est vers le passage frontière de Hat Lek. La sortie de Thaïlande se passe sans encombres, nous passons d'un guichet à un autre, le tout agrémenté de sourires. Même pour la moto, eux qui étaient si stressés et stressants à l'aéroport, ici c'est pas la même. Le papier d'admission on le prend, on te le fait signer une énième fois et on le pose sur la pile avec les autres papiers. Petite parenthèse information, la Thaïlande est le pays de la photocopie et des signatures. Tout document doit être photocopié en des quantités incroyables puis signé page par page!! Nous avons même dû quémander un tampon sur notre passeport certifiant que la moto était bien sortie avec nous.

Nous voilà maintenant pour entrer au Cambodge. Ambiance petites guérites en bordure de jungle, un douanier fait la sieste dans son hamac. Arnaque officielle de la journée, il faut passer un "contrôle" médical. En fait on prend ta température via un thermomètre électronique pour s'assurer que tu n'es pas porteur de maladies! C'est une façon comme une autre de prendre 20 Baht ( env 0€50 ) par personne. Concernant le visa, grâce à un petit jeune du coin, son obtention est plus que rapide.

Reste à faire entrer les motos. Nous nous avançons vers le douanier préposé à la chose et entamons le dialogue ( en anglais, of course!! ):
Nous: " Bonjour, nous souhaiterions entrer au Cambodge avec nos motos"
Le douanier: "Avez-vous le carnet de passage en douane?"
Nous: "Non"
Le douanier: "OK, bienvenue au Cambodge!!"

Ça c'est de la réponse que j'aime!! Nous prenons la route, tout fier de nous en direction de la première ville, Krong Koh Kong. On se dit que pour 1 euro par personne de pourboire, ça valait le coup de faire bosser le gamin des visas. Sauf que, chemin faisant, Jean-Chris s'aperçoit que le gamin en question ne lui a jamais rendu la monnaie du visa, soit 300 Baht ( env 7€ ). Deux réflexions à ce sujet: d'une part le jeune s'est grassement payé tout seul et d'autre part, jamais nous ne serons aussi malin que les "renards" qui trainent aux frontières. Une leçon de plus à retenir, ça fait partit du petit jeu aux frontières, pourtant on commence à en avoir passé quelques-unes...

La pluie s'abat toute la nuit ainsi qu'au petit matin, tant est si bien que nous hésitons longuement avant de partir. L'objectif est de rejoindre Battambang par la chaîne de montagnes des Cardamomes. La piste est roulante, accompagnée d'une fine bruine. Celle-ci va s'intensifiée au fur et à mesure de la journée...







A l'orée du premier village, alors que, malgré la pluie, la journée s'était relativement bien passée, se profilent d'énormes trous ainsi qu'une piste devenue impraticable par le passage des tracteurs. Le GPS indique le village à seulement deux kilomètres. Les deux kilomètres les plus long de nos vies. Sans cesse des chutes, sans cesse relever plus de 300 kilos... Le spectre de la Mongolie ressurgit...







Heureusement, nous trouvons un accueil plus que chaleureux dans la petite guest-house du village d'Ou Saom. Les dames iront même jusqu'à débarbouiller Emilie et lui enlever la boue sur ses vêtements. Pour ma part, j'ai dû me débrouiller tout seul...


Le coin pour se faire tout beau...




Tout au long de cette journée, nous avons aperçus des retenues d'eau avec centrales hydroélectriques qui vont avec. Avec quasi certitude, tout ceci appartient aux chinois et d'autres projets sont à l'étude. De grands pylônes électriques traversent la forêt en direction des villes importantes. Le village où nous dormons est en plein sur le passage de ces géants d'acier. Tu crois qu'ils auraient descendus une ligne pour alimenter le village en électricité? Non, bien sûr, aucun intérêt économique. Seulement quelques habitants ont pu s'acheter un groupe électrogène, pour le reste c'est l'obscurité. Pauvre Monde...

Ce soir c'est pâtes lyophilisées et téléviseur à fond dans la petite cantine du village. On essaie de se comprendre tant bien que mal, ça finit souvent en franche rigolade, les gens sont superbes.



Une des chose les plus agréable en ce bas monde, c'est au petit matin, remettre ses vêtements mouillés de la veille. La tête déconfite de la propriétaire de la guest-house lorsqu'on lui annonce notre destination espérée de la journée, nous laisse supposer encore de belles heures dans la boue. Elle nous conseille même de faire demi-tour!! Refaire le passage de la veille, ça jamais!!

Comme tous les débuts de journée, la piste est large et agréable, sous une fine pluie toujours. Quelques 20 ou 25 kilomètres, le temps de gamberger sous le casque et de se demander à quelle sauce on va être mangés. Et puis vînt notre amie la boue. Le relief étant vallonné, l'eau en abondance créee d'énormes ornières. Le plus "simple" pour nous, avec nos "monstres", c'est de se caler dans le passage d'eau. Nous sommes ainsi entourés de deux "murets" de boue, ça limite le risque de chute, et un filet de gaz pour essayer d'avancer.

Dès fois ça passe bien...





Parfois un peu moins...









Angoisse lorsque le village de Prâmôy est indiqué à 15 kilomètres. Heureusement la fin de l'étape sera moins agitée, toujours pluvieuse par contre.

Au vue des conditions et de l'état des pistes, nous décidons, le lendemain, de partir vers l'Est et la ville de Pursat, par une piste apparemment moins abîmées. Encore un matin où la douce fraîcheur d'un vêtement mouillé vient nous sortir des bras de Morphée. Oui nous n'avons pas beaucoup d'habits et préférons garder les secs pour le soir, après une dure journée de labeurs!!

Vous connaissez la rengaine maintenant. La piste commence à peu près bien, quelques trous et des ponts plus trop de niveau...


Après un petit passage de boue, mais rien d'affolant vu notre niveau de pilotage actuel (!), la pose s'impose, le temps de se désaltérer.


La monnaie officielle du Cambodge est le riel. Sur le papier, car dans la vie courante, toute transaction s'effectue en dollar US. La plupart du temps, des riels sont rendus pour remplacer les "cents", non présents dans le pays.
Alors que nous buvions tranquille, une bande d'une trentaine de "furieux" d'un moto-tour organisé, déboulent devant nous. Ils ont dormi à Prâmôy également et certains ont entendu parler de nous. Ils ont tenté la piste vers Battambang mais ont dû rebrousser chemin. Nous avons eu du flair sur ce coup là!!


Habitation sur le bord de la piste...


Vous êtes d'accord, jusqu'à présent tout va bien. Ce qui devait arriver, arriva... LE passage de la journée, on pouvait pas finir ces trois jours tranquilles. Non impossible!!
L'eau a envahit la piste et un pont sur une longueur d'environ 300 mètres avec certains passages d'une profondeur jusqu'au nombril ( pour moi, 1m88 ). Nous retrouvons le groupe de motards qui eux, passent à la manière des cambodgiens. A savoir, un bambou à travers la roue avant, un à travers la roue arrière et quatre gars qui portent!! Vision énorme en pleine jungle!!



Nous avons bien rigolé avec les villageois rien qu'à l'idée de porter les KTM sur deux bambous!! Grâce à la traduction du guide du moto-tour, nous avons pu négocier une petite charrette. Moto debout, nous dessus, des gars de chaque côté pour nous aider en cas de secousses trop importantes et les autres cambodgiens en train de pousser la charrette à travers l'eau boueuse. Séquences irréelles de deux KTM au dessus des eaux en pleine jungle...










Trois jours dans les Cardamomes, trois jours géniaux malgré quelques difficultés. Des rencontres, des sourires, des choses qui marquent. Ceci dit, ce doit être super agréable à la saison sèche!!

Je voudrais tirer mon chapeau à Emilie, ma compagne, passagère et compagnon de galère. Durant trois jours, elle nous a ouvert la piste, marchant dans les trous pour juger de la profondeur. Elle passait de moto en moto pour pousser, tirer, aider à relever mais aussi apaiser les nerfs lors des trop nombreuses chutes ( c'est pour moi ça ). Et tout cela en trouvant le timing pour faire toutes les photos. Franchement, chapeau bas...


Notre route nous mène donc vers Pursat, Battambang puis Siem Reap de façon plus calme puisque nous retrouvons de l'asphalte. Impossible d'échapper aux gamins qui nous offrent toujours de superbes tranches de vie...


L'entrée dans Siem Reap se fait sous les eaux, une partie de la ville est inondée. Il est vraiment temps que la saison des pluies se termine. Nous trouvons refuge à la Rosy Guesthouse, 8 dollars (6 euros) la chambre avec salle de bain commune, dans un lieu aussi touristique c'est parfait pour nous. C'est très propre, idéalement placé et le staff est super.
Le soir, nous pouvons rentrer les motos à l'intérieur du bar...


Malgré l'invasion de tuk-tuk, la petite ville reste très agréable. Chatuchak à Bangkok restant la référence en la matière, Siem Reap propose également son marché...






Tourisme de masse aidant, une rue des bars a vue le jour...



Un petit massage ?


Une autre après-midi nous mènera jusqu'aux abords du lac Tonlé Sap, plus grand lac d'eau douce d'Asie du Sud-Est.




Au nord de la ville s'étend un des principaux sites archéologiques au monde, Angkor. Nous partons à l'aube afin d'éviter les grosses chaleurs qui sévissent depuis quelques jours.
Nous commençons par Ta Prohm, temple envahit par la nature où les fromagers ont repris leurs droits...






 En plus, de gros singes mangeant de toutes petites bananes ont envahi les lieux...


Nous poursuivons par Ta Keo, tout en hauteur...





Le temple de Banteay Kdei...




Puis le Prasat Kravan...




Angkor fût l'une des capitales de l'Empire Khmer. Chaque temple se caractérise par une forme différente, une fonction différente mais ce qui les unit c'est ce soucis du détail, ces fresques et gravures.
Nous finissons cette première journée par le plus célèbre temple de la Cité: Angkor Vat. Beaucoup d'adjectifs seraient appropriés, le plus simple a été d'apprécier l'instant présent...















Grâce au passe de 3 jours, nous pouvons visiter, apprécier, sans en faire une overdose. Le lendemain, départ également à l'aube. On croirait presque qu'on bosse dis donc!!
Direction Le Bayon, un "temple-montagne" à la décoration très riche. Ses tours sont à l'effigie de Bouddha...







Que du bonheur!!!


Vient ensuite le temple Phimeanakas, entouré de forêt et bassins...



La Terrasse des Eléphants, d'où le roi regardait défiler son armée. Le travail de la pierre est, comme partout sur le site, colossal...





Deux KTM aux portes de la Cité...


Le superbe temple Preah Khan...








Chemin faisant...


Vers le Neak Pean, un petit temple bouddhiste...


Le site d'Angkor est tout simplement grandiose. Mais un vestige qu'il faut surveiller et préserver. En atteste ces morceaux de vitre comme témoin de la dilatation...


FLASH SPECIAL: nous interrompons nos programmes...
Après plusieurs jours de fièvre incessante et un état de grosse fatigue générale, nous amenons Jean-Chris dans une clinique de Siem Reap, le verdict est sans appel: la Dengue...


La clinique est hors d'âge mais les infirmières sont extraordinaires. Grâce à quelques contacts (dont un certain Dr House??), il nous a été confirmé qu'avec une bonne hydratation et beaucoup de repos, la maladie, si le patient n'est pas dans un état critique bien sûr, tend toute seule vers la guérison. Les autochtones nous conseillerons très vivement le jus de noix de coco pour les vitamines qu'il contient, conseil que nous appliquerons à la lettre, deux fois par jour!

Après 48 heures de "traitement", la fièvre n'est plus aussi virulente, reste une "non-énergie" générale que seul le temps peut palier.
Nous laissons Jean-Chris se reposer et partons au petit matin utiliser notre troisième et dernier jour sur le passe. Quelle bonne mesure que de pouvoir les répartir sur une semaine.

37 kilomètres au Nord-Est de Siem Reap, se trouve le temple de Banteay Srei. D'un état de conservation exceptionnel, les détails sont à couper le souffle...




Stop...instant poésie...


Continuons si vous le voulez bien...





Le East Mebon, d'imposantes statues d'éléphants ornent chaque angle de ce temple-montagne...







Difficile de retranscrire sur une page blanche la grandeur et la magnificence des lieux. Tellement de superlatifs, pourtant largement mérités, mais qui deviendraient vite barbant pour le lecteur.
A propos d'Angkor Vat, un des premiers occidentaux à visiter le temple au 16ème siècle écrivit que celui-ci  « est d'une telle construction extraordinaire qu'il n'est pas possible de le décrire sur papier, d'autant plus qu'il n'est pas comme les autres bâtiments dans le monde. Il a des tours, des décorations et tous les raffinements que le génie humain peut concevoir ». Voilà tout est dit.

Jean-Chris n'a plus de fièvre mais reprendre la route lui porte peine. Il décide donc de rester deux jours supplémentaires sur Siem Reap. Avec Emilie, nous ouvrons la route sur Phnom Penh, la capitale du Cambodge. L'objectif pour nous est de récupérer une lettre importante en provenance de France, mais qui, selon son suivi, stagne depuis plusieurs jours on ne sait où, à Phnom Penh. De quoi se faire des cheveux blancs encore...

5 commentaires:

  1. Bon rétablissement à Jean-Chri !
    Encore un passage épique. Bon courage pour la suite.

    RépondreSupprimer
  2. Jamy le dépanneur22 octobre 2013 à 20:15

    Mythique, la traversée de la rivière en crue, les motos sur des charrettes et vous dessus, les villageois qui poussent et qui tirent; le roi du Cambodge n'en a pas autant . Emilie même avec une carapace de boue ton sourire fait plaisir à voir !!!
    Comme d'hab photos et commentaires au top . Continuez, la base arrière veille

    RépondreSupprimer
  3. superbe photos spendides,bon rétablissement.basgi. France

    RépondreSupprimer
  4. heureuse de voir que mon ouyou va mieux j'adore la photo de la clinique avec le portrait d'une infirmière bien veillant e!!!!!! on se délecte des photos c'est trop canon quand à Émilie t'assure un max ma choupinette!!!! surtout ouyou repose toi avant de poursuivre au moindre signe de fatigue si soucis tu sais où me joindre!!!! énormes bisous DR HOUSE et LORENZO

    RépondreSupprimer
  5. Alors là, moi je dis bravo pour les superbes trois jours de thalasso

    RépondreSupprimer