Du 20 au 29 Novembre - Nord Laos ( enfin...presque ! )

Par Jean-Chris

Nous reprenons la route en direction de Vang Vieng, petit village au nord de Vientiane. Nous nous installons dans une guest house très sympa, recommandée par Anders et Petra.

La Force Orange recommence à mal fonctionner. Les à-coups se multiplient et la fuite d'huile empire... Séance mécanique obligatoire.

 

Vang Vieng est un village sympathique, malgré sa réputation sulfureuse. En effet, l'endroit est réputé pour être le lieu de prédilection des jeunes 'springbreakers' australiens, entre autres. Mais le gouvernement laotien à mis le holà à tout ça, et c'est tant mieux !

Nous restons plusieurs jours à Vang Vieng, Aurélien cherche d'où vient la panne. Entre deux séances de mécanique nous prenons le temps de visiter les alentours, qui sont simplement superbes !

La grotte de Poukham

En chemin nous rencontrons un groupe de motards, des laotiens en Ducati et un australien sur Honda Dominator. L'une des Ducati est en panne, l'ordinateur de bord ne veut plus rien savoir. Nous discutons un moment en attendant qu'un camion arrive pour l'amener au concessionnaire le plus proche... en Thaïlande !

Aurélien a vérifié, nettoyé et changé des pièces... Nous décidons de rependre la route en direction de Phonsavanh. Il s'agit d'une très belle route de montagne, les paysages sont magnifiques, même si la température chute jusqu'à vingt degrés !!

Nous trouvons une bonne guest house à Phonsavanh, le soir nous apprécions le feu de camp. Nous avons du ressortir les vêtements chauds, nous n'avons plus l'habitude du froid ! Il ne faut pas croire mais ici aussi c'est l'hiver ! La nuit, la température tombe facilement autour des dix degrés !

Si vous observez bien le feu, vous verrez que le 'foyer' est une véritable bombe coupée en deux. Cela nous mène à une partie de l'histoire du Laos que peu de gens connaissent...

Le lendemain, nous partons visiter la Plaine des Jarres. Selon le peuple Hmong, les jarres appartiendraient à un ancien peuple de géants, elles leur servaient à boire de l'alcool de riz. Mais au final personne ne sait vraiment leurs origines ou leurs significations.

La plaine est divisée en plusieurs sites, nous les rallions avec les motos.

Mais l'état de la Force Orange empire : les à-coups ont fait place aux coupures moteurs, et la fuite d'huile coule aussi fort que le Mékong. Il est temps de ressortir les outils, et de faire appel aux motards et mécanos qui nous suivent !

Merci encore à tout ceux qui ont pris le temps de nous envoyer des messages, ça a bien aidé !

A la guest house, nous faisons la connaissance de James, d'Angleterre. Il a acheté une vieille Honda au Vietnam et voyage pour quelques mois en Asie avant de la revendre. Séance mécanique pour lui aussi !

Vous aurez peut être remarqué les photos du 'bomb crater' dans la Plaine des Jarres. Ce cratère remonte à la guerre du Vietnam, qui même si son nom ne l'indique pas, s'est bel est bien déroulée au Laos aussi !

Au début des années 60, le gouvernement des États-Unis, déjà préoccupé par le devenir du Vietnam et de l'Asie du Sud Est, soutiendra officiellement la neutralité du Laos pendant la guerre civile. Mais officieusement, la CIA sera envoyée pour former et organiser une armée, pour contrée l'avancée communiste au nord du pays. Sous couvert d'aide humanitaire, la CIA armera des mercenaires, principalement de la communauté Hmong.
Quand éclate la guerre du Vietnam, la CIA crée une base aérienne totalement secrète, la base de Long Chen. De là, l'US Air Force bombarda toute la partie du Laos frontalière avec le Vietnam, dans l'espoir de couper la piste Ho Chi Minh. La route qui sert de ravitaillement à l'armée nord vietnamienne sera l'objet d'un bombardement massif. Les statistiques sont affolantes : une bombe est tombée toutes les huit minutes (24h sur 24h) pendant neuf ans. Le total des bombardements au Laos dépasse celui de l'US Air Force pendant la deuxième guerre mondiale sur l'Allemagne et le Japon réunit !
Sur la Plaine des Jarres, les chasseurs et les bombardiers n'avaient aucunes 'cibles'. Les avions ne pouvant pas se poser à Long Chen avec leurs armements, ils déversaient tout simplement leurs bombes non utilisées sur le chemin du retour !
Les bombardements feront des dizaines de millier de victimes. Et tout cela en secret, en proclamant officiellement la neutralité du Laos...

Toute la région est encore dangereuse, les bombes n'ayant pas explosées font encore des ravages parmi les habitants. Mais l'armée américaine est très active sur le déminage...

Les restes de cette période sont nombreux. Mais ici rien ne se perd, on réutilise les bombes pour tout : décoration, refonte, pilotis des maisons...

Phonsavanh est une ville somme toute agréable, nous y prenons plaisir à nous balader au marché.

Le lendemain nous reprenons la route de Vientiane. Nous ne tentons pas l'aventure vers Luang Prabang, pourtant réputé pour être le plus beau coin du Laos. La Force Orange n'en fait qu'à sa tête, il est plus sage d'amorcer la descente vers Bangkok.

Mais est-ce qu'avant de partir nous avons goûtés une des spécialités locales ? Vous le saurez dans le prochain épisode...

Le fameux 'Rat Burger'

La patte de poulet, à servir frit. 

Vous avez vu le film Ratatouille ?