Par Auré,
Petite étape de
prévue aujourd’hui, pour un énième passage entre l’Argentine et le Chili. Nous
longeons le lac Buenos Aires, côté argentin, pour aboutir sur le lac Général
Carrera, côté chilien. Deux noms différents pour une même étendue d’eau, qui
n’est ni plus ni moins que le second lac d’Amérique du Sud de part sa
superficie, derrière le fameux Titicaca péruvien.
Nous entrons donc
par le poste frontière de Chile Chico, les tampons s’enchainent et les
feuillets du passeport réduisent comme peau de chagrin. J’ai du anticiper il y
a pas mal de temps déjà, mais je dois demander aux douaniers de bien me serrer
les tampons, faute de quoi je n’aurais pas eu l’espace nécessaire pour finir le
voyage !! Aucun stress, on accepte ma requête sans soucis…
Vous qui lisez
assidûment nos articles, vous le savez déjà, au Chili, on ne rigole pas avec le
trafic de fruits/légumes. Forts de nos expériences passées, nous ne cherchons
pas à rentrer quoi que ce soit cette fois-ci. C’était sans compter sur
super-douanier, qui nous a vu arriver de loin avec nos têtes de touristes. Nous
n’avions jamais eu droit à un déballage complet des affaires de la moto, c’est
chose faite maintenant. Tout y est passé, les valises alu, les sacoches devant,
le sac polochon et le sac à dos dans un scanner, bref la totale. Nous, nous
nous regardions en souriant, sûrs de notre force. Erreur fatale, c’était omettre
une vielle gousse d’ail perdue au fond de la sacoche à nourriture !! Je
pense que si il avait trouvé un lingot d’or, il n’aurait pas eu une mine plus
réjouie. Nous nous demandons encore par quel miracle ce gentil monsieur (
fayot !!) ne nous a pas mis l’amende qui va avec…
Nous nous posons
sur Chile Chico pour la nuit, puis finalement deux, car la pluie ne cesse de
tomber toute la journée du lendemain. Il faut être très rapide pour aller faire
quelques photos depuis le mirador.
Le compte à rebours pour l’ascension... |
Chile Chico, le petit Chili... |
Il fait meilleur
ce matin, du moins il ne pleut plus, ce qui est déjà une grosse évolution. Mais
qui dit pas de pluie, dit forcément du vent, il faut choisir en Patagonie. Nous
enfilons quand même nos tenues de pluie, et c’est partit pour une bonne
séquence de « ripio », petit nom du coin pour une route non asphaltée.
Celui-ci épouse les bords du lac Général Carrera, c’est absolument superbe.
L’autre
imprévisible, après le temps, c’est l’état de la route. Les travaux publics
laissent parfois des portions telles un « champ de patates »…
Plus la fin du
lac approche, et plus les nuages s’alourdissent. Nous bifurquons sur la droite
et foulons officiellement la Ruta 7, la fameuse Carretera Austral. Nous aurions
aimé une meilleure entrée en scène, malheureusement c’est un véritable déluge
qui s’abat sur nous. Nous roulons au pas jusqu’à Puerto Rio Tranquillo, dommage car
même sous la pluie, certains passages sont uniques.
Le matin, c’est
soleil. L’après-midi…mieux vaut profiter le matin. Après avoir tenté un séchage
d’affaires, mais également goûté au saumon, la spécialité locale, nous
reprenons place sur notre selle mouillée. Des montagnes aux sommets enneigés,
des tons de bleu différents après chaque virage, des forêts de sapins à perte
de vue, ce sont des paysages bien plus grandioses que nous aurions pu
l’espérer.
Nous faisons
halte dans le petit village de Villa Cerro Castillo, là où le bitume reprend
ses droits, pour une pause casse-croûte dans le « bus magique ».
Deux petites
dames préparent des sandwichs absolument énormes, que tu dégustes assis dans
ton transport en commun, avec vue sur les montagnes. Ou comment passer à une
ambiance complètement décalée en moins de 5 minutes…
Nous rejoignons
dans l’après-midi Coyhaique, la « grosse » ville de la Carretera
Austral. Pas d’intérêt particulier, nous trouvons une « cabanas »
toute équipée à louer chez une famille, ce qui nous permet de profiter d’une
bonne flambée le soir. Manque plus que du rugby et une pizza !!
Nous continuons
notre remontée, c’est étrange de dire cela mais cette route est apaisante.
A savoir que la
polenta froide, c’est très bien pour un pique-nique…
Au moment de
reprendre le chemin en terre, il s’avère qu’une portion de 100 kilomètres est
parsemée de travaux, et que son accès est interdit tous les après-midi de la
semaine. Le moindre travail prend toujours de plus grande proportion dans ces
régions reculées, pour continuer il nous faudra revenir demain matin. Nous allons
donc passer la nuit sur Puerto Cisnes, à une trentaine de kilomètres de là. Ces
villages sont d’une tranquillité déconcertante, l’expression « village du
bout du monde » conviendrait parfaitement à chacun d’entre eux ( bon, ils
sont pas super nombreux non plus !). L’impression que rien de mauvais ne
peut arriver, que la vie s’écoule comme un long fleuve tranquille…
Il est de ces
matins où l’envie de partir n’y est pas forcément, ceux où tu enfiles
directement ta tenue de pluie en font bien évidemment partit. Aucun jour n’est
passé sur la Carretera Austral sans
avoir reçu au moins une fois de « l’eau de là-haut ». Nous procédons
du coup par courtes étapes, de façon à ne pas passer des journées entières sous
la flotte.
La route est bien
ouverte ce matin, mais la piste est encore moins évidente avec le passage
incessant des engins. Nous y allons tranquille, plus question de se ramasser
encore une fois !!
La pluie se fait
moins virulente et nous essayons de profiter au maximum de cet endroit unique.
La végétation a changé, luxuriante comme dans une région tropicale, preuve de
pluies abondantes.
C’est à La Junta
que nous négocions une nouvelle « cabanas » pour se mettre au coin du
poêle. Je rencontre un pépé qui me demande comment je vais. Je lui réponds très
bien et lui retourne également la question. Celui-ci me répond :
« Comme un après-midi sans pluie… ». Alors que le soleil est revenu,
cette réponse est absolument magique, et tellement appropriée au lieu…
La naissance de
la Carretera Austral date du milieu des années 1970, sous la dictature du
Général Pinochet. Le but principal était de sortir de l’isolement la région
d’Aysen, il s’agit maintenant de relier Puerto Montt à Punta Arenas, fin des
travaux prévue en 2020. En discutant un peu avec les habitants, le fait qu’il y
ait des travaux de maintenance sur leur seule et unique route est un réel soulagement,
« ce sera mieux pour nous » nous disent-ils sans cesse. Nous les
croyons sans aucun problème.
Nous ne nous
lassons pas de ces paysages extraordinaires. Ces forêts qui se jettent dans les
lacs, le temps est difficile mais le plaisir est bien au rendez-vous.
Nous avons même
trouvé à acheter…
A Chaiten, nous
retrouvons un immense ciel bleu. La ville fût partiellement rasée par
l’éruption du volcan du même nom, encore toujours bien actif.
L’idée, c’était
de trouver un bateau pour nous rendre sur l’île de Chiloé. Étant en basse
saison, il n’y a qu’une seule rotation par semaine et le bateau est partit la
veille. Nous n’allons pas attendre 6 jours le prochain navire, nous profitons
quand même de ce bel après-midi pour nous rendre là où la Carretera Austral se
jette dans les eaux, à Caleta Gonzalo.
Piste "volcanique"... |
Une dernière
étape, en guise d’adieu, il paraissait évident que nous démarrions sous la
pluie. Depuis Chaiten, nous reprenons le chemin de la veille sur environ 80
kilomètres pour bifurquer ensuite vers les montagnes et la frontière argentine.
Qui dit sortie du
Chili, dit fin du voyage qui approche. C’est pour cela que nous nous octroyons
une dernière nuit dans un de ces petits villages qui nous plaisent tant,
Futaleufu. Je crois que nous sommes tombés amoureux de la Carretera Austral...
Derniers tours de
roues au Chili, tellement de diversités, de notre première entrée par le Paso
Sico et l’aride désert d’Atacama, à notre sortie par la grandiose Carretera
Austral, un pays attachant et unique.
Mais qu’est ce qui peut bien vous faire dire
que nous sommes revenus en Argentine ?
Pause
ravitaillement à Esquel, puis nous prenons la direction du parc national Los
Alerces. Des montagnes et des lacs, la recette du succès. Nous avions
l’intention de dormir dans le parc mais nous trouvons portes closes aux
campings, les aires gratuites sont interdites, bizarre… Nous pique-niquons au
bord de l’eau, puis par hasard nous rencontrons Edith, une argentine passionnée
de voyage, qui nous informe qu’en fait il est interdit de dormir dans le parc car
des rats porteurs d’une maladie transmissible ont envahis les lieux. Ils sont
en train d’être « contenus », mais bon… Je leur déconseille en tout
cas de passer au Chili, la douane est un peu tatillonne niveau hygiène…
Du coup nous
filons un peu plus loin que prévu, retrouvons la « Cuarenta » et
arrivons sur El Bolson.
La réparation des
rétroviseurs qui n’a pas tenue, un joint spy de fourche qui fuit, l'appareil photo d’Émilie qui ne veut plus rien savoir, la Carretera
Austral a été rude. Un camping bien vert, un barbecue, l’Argentine, la vraie…
La portion entre
El Bolson et San Carlos de Bariloche est vraiment jolie. Sans GPS maintenant,
il nous faut à chaque arrivée dans une ville trouver le point d’informations
pour se procurer un plan de celle-ci et naviguer ainsi un peu plus facilement.
Les campings ne sont, je pense, pas la priorité à San Carlos de Bariloche,
tourisme de masse oblige. Le premier ouvert est relégué à 13 kilomètres du
centre, au bord du lac Nahuel Huapi. Nous y installons notre
« maison » et revenons arpenter la ville. C’est étrange comme parfois
tu t’imagines beaucoup de choses autour d’un nom, un nom d’endroit qui te fait
rêver et puis lorsque tu t’y trouves, et bien…bof. Pour nous consoler, nous faisons la tournée des
dégustations gratuites dans les magasins de chocolat.
J’aurais aimé
finir cet article par « C’est sous un beau soleil… », mais que nenni,
nous passons notre deuxième journée à San Carlos de Bariloche sous la tente,
une journée froide et ventée à regarder la pluie tomber. PATAGONIE, merci de
nous rappeler que nous sommes toujours chez toi !!
Coucou , effectivement c'est petits villages sont très jolies et on l'air bien paisibles , vos photos des paysages sont très belles avec de superbes couleurs (je ne vois ni ne sent la pluie ) Aurélien on dirait robinson Crusoé , à mon avis ce sandwich a du être mangé tout cru ..... à bientôt pour la suite de vos aventures de bien gros bisous
RépondreSupprimer!Holà! Muchas gracias para las fotos y los comentarios maravillosos. Es un regalo para nuestros ojos. Usted nos gustes por su viaje donde el tiempo parece suspendido. Continues sacando provecho bien de este veraneo unico! Usted pone un poco del sol (y de la lluvia...) y del sueno a cada una de nuestras visitas. Sylvia
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