Par Auré,
Nous entamons notre descente vers San Pedro de Atacama dans un festival de couleurs. Des montagnes dans des dégradés de gris tellement divers jouxtant des plaines oranges, le superlatif est faible, extraordinaire.
Les sols sont également chargés en lithium. Les "salar" d'Atacama et d'Uyuni en Bolivie, représentent un tiers des réserves de la planète.
Les formalités
argentines étant bouclées, nous reprenons notre bout de chemin. Le sommet du
Paso Sico officialise notre entrée en territoire chilien. Cela fait un peu
étrange de se le dire, mais le Chili représente notre dernier
« nouveau » pays du voyage.
Nous entamons notre descente vers San Pedro de Atacama dans un festival de couleurs. Des montagnes dans des dégradés de gris tellement divers jouxtant des plaines oranges, le superlatif est faible, extraordinaire.
Un poste de
contrôle de la douane chilienne se présente à nous, une dizaine de kilomètres après le sommet. Le
« charmant » douanier semble de mauvaise humeur aujourd’hui, il faut
faire le dos rond et laisser passer l’orage car apparemment mon permis de
conduire ne lui convient pas. Tout ça pour s’entendre dire que toutes les
formalités d’entrée dans le pays se font à San Pedro de Atacama, quelques deux
cents kilomètres plus loin donc.
Nos noms sont
gribouillés sur une vieille feuille de papier et nous pouvons reprendre notre
piste. Ce sont nos premiers pas dans le fameux désert d’Atacama, désert le plus
aride du monde. Comme dirait l’ami Gérard Holtz chaque mois de janvier lors du
Dakar, certaines personnes par ici n’ont jamais vu la pluie !!
Des lagunes aux
eaux tellement limpides, accueillant parfois quelques flamants roses, voici les
paysages qui s’offrent à nous tout le long de l’après-midi. Nous ne faisons pas
deux kilomètres sans faire une pause photos, nous sommes submergés d’images
fantastiques.
Depuis San Antonio de Los Cobres, coté argentin, c’est 230
kilomètres de pur bonheur visuel, parmi les plus belles routes
du voyage. Nous retrouvons l’asphalte quelques 40 kilomètres avant Socaire,
l’occasion de remettre un peu d’essence dans la moto grâce aux jerricans
additionnels soigneusement remplis au préalable, et de grignoter un morceau.
Notre
cher ami douanier des montagnes nous avait fait tout un sermon sur
l’illégalité dans un pays, de peur que l’on ne s’enregistre pas une fois
arrivés à San Pedro de Atacama, mais qu’il soit rassuré, d’une part ce n’était
pas notre intention, et d’autre part, les bureaux sont bien assez
visibles !! Bardés d’autocollants de voyageurs sur les vitres, ces
douaniers là sont plus à même aux contacts humains et tout se passe très
rapidement. Gare ce soir, c’est pleine lune.
San
Pedro de Atacama c’est peut-être La « ville » la plus touristique du
Chili et les prix s’en ressentent. Nous sommes installés au Camping Los
Abuelos, où nous arrivons malgré tout à nous faire un petit coin sympa, et
pouvons profiter d’une froide piscine et d’internet. La nuit, les températures
chutent, mais de façon raisonnable, tandis qu’à la mi-journée, le soleil cogne
assez fort.
San
Pedro de Atacama, ruelles non pavées et maisons en adobe, pas la peine de se
presser pour en faire la visite, c’est tout petit et c’est le même rythme qu’en
Argentine, rien d’ouvert durant la (longue) sieste (13h /17h
minimum) !!
A
environ 6 kilomètres du village se trouve la Vallée de la Lune. Différents
points d’intérêts se présentent aux visiteurs tout au long du chemin, nous
décidons d’y aller en milieu d’après-midi, certes la chaleur est un peu
écrasante, mais nous évitons le package « champagne/coucher de
soleil » que proposent toutes les agences de la ville.
Nous pénétrons par un petit chemin à l'intérieur de la
Cordillère de Sel, un endroit vraiment particulier. Difficile d’y croire au
début, mais après que nous ayons léché les parois, c’est officiel, ce sont
bien d’immenses formations…de sel.
Nous
poursuivons dans ce décor « lunaire » notre visite.
C’est
depuis la « Duna Mayor » que l’on peut observer le meilleur point de
vue. Petite marche sous un soleil de plomb, mais cela vaut vraiment le coup
d’œil.
Le Volcan Licancabur |
Blanc
pour le sel, rouge pour la roche, partout où nous posons nos yeux c’est un
festival de couleurs, un grand ciel bleu aidant à parfaire le tableau.
Le
lendemain, et après une grosse débauche d’énergie pour sortir de la chaise
longue, nous prenons la direction de la Laguna Chaxa, en plein Salar de
Atacama. Celui-ci n’est pas d’un blanc immaculé et lisse comme le Salar
d’Uyuni, mais plutôt tirant sur le rose et avec de gros blocs de sel, genre
météorites écrasés.
Les
eaux infiltrées dans les sols et provenant des sommets enneigés des Andes, remontent jusqu'à affleurer la surface et former ainsi une lagune. Lors de leur descente, les eaux récupèrent le sel des sols volcaniques, formant ainsi au fil des millénaires, un "salar". Palette de
couleurs incroyables, lieu de passage pour flamants roses.
Les sols sont également chargés en lithium. Les "salar" d'Atacama et d'Uyuni en Bolivie, représentent un tiers des réserves de la planète.
Les volcans en arrière-plan font partie de la Ceinture de Feu, qui en compte plus de 450 tout le long du pourtour de l'océan Pacifique.
Après
trois bonnes journées de repos, à se mettre à jour et à tracer notre itinéraire
à venir, mais également de belles visites, nous reprenons volontiers la route.
Nous laissons derrière nous les montagnes et les belles couleurs pour un désert
beaucoup plus plat et une côte Pacifique sous la grisaille. Calama, puis Antofagasta
dans la même journée, où un vent glacial venant du fin fond des océans nous
mettra à mal pendant plusieurs heures. Tous les campings ont portes closes,
c’est dans un hôtel en travaux, où une seule chambre est terminée, que nous
pourrons avoir un refuge à prix négocié. Dur en affaire le chilien…
Faire
400 kilomètres au Chili, c’est comme faire Calvi/Ile-Rousse en plein hiver chez
nous, une simple formalité. Peu de présence humaine, rien d’animal et encore moins
végétal, attention quand même de ne pas trop s’assoupir et louper ainsi la
seule et unique station-service tous les 250 km !! Seul le vent frais du
large nous rappelle qu’il va falloir enfiler les doublures chaudes sur
l’équipement moto, nous qui pensions trouver de la chaleur, ce n’est visiblement
pas la bonne saison…
Nous
avions coché pour passer la nuit le Parc National Pan de Azucar. Les paysages
redeviennent un peu plus sympa, Caleta Pan de Azucar est un tout petit village
de pêcheurs.
Moins
d’un kilomètre après le village, nous tombons sur une bonne surprise. Un
camping ouvert, déjà, mais surtout un très bel endroit au bord de l’eau, avec
un petit abri, table et barbecue. Penser à bien planter les
« sardines », mais quelle vue !!
L’endroit
est également appelé « désert fleuri », les brumes océaniques
chargées d’eau faisant pousser de petits bosquets de fleurs. Les couchers de
soleil sur le Pacifique n’ont pas d’équivalent.
L’air
du large, ça creuse, et la soupe, ça réchauffe…
Il
y a de bons coups de vent dans la nuit mais au réveil, cet immense ciel bleu
nous donne l’envie de rester une journée supplémentaire, à contempler l’océan
depuis notre abri. La grisaille n’est pas là, autant en profiter.
Au
village, nous rencontrons un pêcheur en train de vider des
« congria », cousin très proche du congre de chez nous, et une
utilisation identique pour la soupe. Les abats vont directement aux pélicans.
Dans
une bassine, quelques « merluzas » que le pêcheur accepte de nous vendre. Pour
moins de 3 euros, nous nous retrouvons avec du poisson pour les deux repas de
la journée.
Ça rappelle de bons souvenirs…
Faute
de bois dans le désert, c’est à la poêle que ceux-ci passeront…
Protection
anti-mouettes, il faut attacher le filet à poissons sous la toiture de l’abri.
Ici, c’est comme à Koh-Lanta, la nourriture est précieuse !!
Nous
sortons du parc le lendemain en longeant Playa Blanca, heureux d'avoir pu profiter d'une journée pleinement ensoleillée la veille.
Nous
rejoignons Bahia Inglesa, cité balnéaire complètement endormie, pour y passer
la nuit (!). Le Chili se révèle assez onéreux pour le voyageur. Le pays offre tout
ce qu’il y a de plus moderne, mais le rapport qualité/prix des établissements
est loin d’être satisfaisant. Les campings, par exemple, sont de 2 à 4 fois (!)
plus chers qu’en Argentine, et la grande majorité n’ont même pas d’eau chaude. Un des rares plaisirs
accessibles, c’est le vin. Pour 2 euros la bouteille, tu as un petit vin de
table vraiment sympa.
Nous
prenons la décision de repasser en Argentine dès que possible, cette grisaille
permanente n’aidant en rien et rendant l’ensemble vraiment triste. Nous faisons
halte à La Serena, histoire de récupérer quelques pièces pour la moto. C’était
un des objectifs au Chili et les magasins KTM sont très bien fournis, avec des
équipes compétentes.
Depuis
La Serena nous mettons cap plein Est afin de gravir les montagnes et d’aller
voir chez le voisin argentin si il fait meilleur. Passage par la Vallée de
Elqui où il se cultive le raisin pour le Pisco (eau de vie locale), grand débat entre chiliens et
péruviens pour savoir qui en est l’inventeur. Après 150 kilomètres de bitume,
nous nous présentons devant le poste frontière. Le policier nous regarde avec
de grands yeux ronds et est complètement désolé de nous apprendre que le Paso
de Agua Negra n’est ouvert que de décembre à mai !! Tiens en voilà une
bonne nouvelle…
Le
policier est super sympa, et en échange de nos passeports, nous dit que nous
pouvons aller passer la journée vers une lagune, quelques trente kilomètres
plus haut, puis redescendre. Bon, à être là, autant en profiter.
Cette
lagune s’appelle La Laguna et notre pique-nique s’appelle saucisson/madeleines,
mais c’est encore une journée incroyable, entourés de fabuleux paysages. Ça
donne envie d’aller plus loin, mais vous savez, l’illégalité dans un pays, etc,
etc…
Non,
nous n’avons pas oublié nos passeports chez le policier, attendez… je vais
quand même vérifier… Retour sur nos pas donc, l’avantage c’est qu’à l’aller
nous avions repéré quelques campings dans la Vallée de Elqui. Beaucoup de
voyageurs nous avaient dis les chiliens en retrait, voire un peu froid, mais
depuis notre entrée dans le pays, nous n’allons que de bonnes en excellentes
rencontres. Et le Camping Titon ne déroge pas à notre règle, les propriétaires
sont aux petits soins avec nous. C’est la fête nationale au Chili et ils
essayent de nous trouver un petit coin à l’écart pour que l’on puisse se
reposer. Nous aussi nous avons notre « quincho », c’est un
emplacement de camping à la sauce chilienne (!), et nous aussi nous
buvons un coup à l’Indépendance !!
Le
lendemain, les barbecues fument dès 9 heures du matin, végétariens s’abstenir.
Nous nous remettons en selle, notre passage vers l’Argentine se fera donc plus
au sud. Retour de l’océan, découverte d’un morceau de côte dédiée aux villas de
luxes, échange d’un autocollant Piu Luntanu contre une boite de chewing-gums
avec un policier, le ciel est gris mais les rapports humains sont chaleureux.
Après une nuit à Quintero, nous nous dirigeons vers le Paso Libertadores afin
de rallier Mendoza. Chili, nous devrions nous retrouver, je l’espère, un peu
plus au sud…
Epoustouflant !!! et j'imagine que pour vous ça doit vous paraître irréelle , ces couleurs d'orangés et ce bleu du ciel ... très jolies photos , merci amigos , et bonne continuation et de gros bisous à bientôt
RépondreSupprimerJ'allais dire belles photos, mais en fait c'est la nature qui est magnifique………….ah, si on ne peut plus rigoler…….
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